lundi 1 mars 2010

A bord du "Grande Buenos Aires"

Le porte conteneurs

Différentes silhouettes répondent à cette définition, si une chose les réunit toutes, c'est bien leur laideur, aboutissement de l'unique fonction utilitariste. Le nôtre engloutit à quai des heures durant de nuit comme de jour, en quantité invraisemblable, tout ce qu'une noria de camions, de portiques et autres grues apportent à son insatiable appétit, tout en haut, 20 mètres au dessus de la mer, à côté des cabines des personnels et des 8 passagers. Le port autonome du Havre est le premier port français, et seulement le cinquième port européen. Pour accéder aux bassins comme pour quitter le port il faudra emprunter l'écluse François Ier : impressionnante machinerie que surmontent encore 2 ponts routiers basculant et une tour de contrôle digne d'un aéroport.

Pour quitter Le Havre, le "Grande Buenos Aires", notre navire, aura besoin de deux remorqueurs ainsi que d'un pilote et d'un hélicoptère rappatrié une fois la digue franchie.

C'est parti, cap sur Bilbao

Bilbao, pays basque et le musée Guggenheim.
Après une demi heure de marche et autant de train de banlieue on accède au centre d'une ville aérée aux immeubles cossus.Le musée inauguré en 1997 est un bâtiment sculptural à l'architecture audacieuse, il est dédié à la peinture et la sculpture modernes. On reste dubitatif devant les sculptures de Serra : tôles d'acier de 30 à 40 tonnes déformées en volutes, labyrinthes comme de vulgaires feuilles de carton.

Que dire aussi des oeuvres de Rauschenberg, cractérisées par le réemploi de matériaux récupérés à la décharge tels sommiers, vélos, panneaux urbains... Faut-il s'extasier devant les tableaux tout noir de Motherwell, tout bleu de Klein ou celui des 150 sérigraphies de Marilyn Monroe de Warholl ? génie ou supercherie ? peut-être les 2 à la fois mon capitaine (sur notre bateau, c'est un italien)

Bilbao Dakar

Filer d'abord vers l'ouest, doubler La Coruna, puis plein sud, déjà la température devient plus douce, passées les Canaries nous pouvons rester de longues heures sur le pont, nous franchissons aussi le symbolique tropique du Cancer puis bientôt Dakar après cinq jours de mer.

La vie à bord

Une cabine assez spacieuse avec grand hublot sur babord, deux lits, un bureau, un réfrigérateur, le chauffage-clim, un cabinet de toilette, c'est confortable et heureusement assez silencieux..
L'équipage est mixte : capitaine italien, officiers italiens et indiens, matelots indiens. Tous ces gens sont de compagnie agréable, on nous permet l'accès au "bridge" (poste de pilotage) et nous nous familiarisons avec la navigation, la lecture des cartes, les compas, les écrans radar...

On sert à bord deux menus : l'un indien, l'autre italien. De fait nous avons pris l'habitude de goûter à tous les plats, et apprécions aussi les mets épicés des indiens. Fabienne, Camille et Didier ont même investi les cuisines avec l'accord du chief-cook pour confectionner de délicieuses crêpes au chocolat plébiscitées par tout l'équipage, pacha compris.

A bord 8 passagers pour Buenos Aires : un couple de retraités suédois, avec lequel nous nous sommes vite trouvés en empathie, deux jeunes finlandaises plus distantes et pour finir nos voisins de palier, Didier et sa fille Camille, sarthois qui sont aussi nos partenaires au baby-foot et à table.

Nous sommes devenus des abonnés de la salle de sport, il faut bien faire un peu d'exercice ! Outre les parties acharnées de baby-foot, il y a la table de ping-pong et les home-trainer sur lesquels nous pédalons vigoureusement devant une cloison, ce qui manque singulièrement de perspective.

La bibliothèque du bord est surtout anglo-saxonne mais comporte quelques bons ouvrages en français, espagnol, italien. Pourquoi pas bientôt la rubrique littéraire tenue par Fabienne qui dévore 200 à 300 pages par jour ...

1 commentaire:

  1. Vous n'avez pas l'air de vous ennuyer.....On attend la prochaine escale.
    Bisous
    Françoise

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